De la France à la Suisse

C'est samedi 22 juillet que je passe la frontière franco-suisse. Une borne au milieu de la forêt, à s'en apercevoir à peine!

Je retrouve alors les panneaux balisant le Sentier des Huguenots par l'association genevoise.

Je longe pour quelques km le Rhône, dans une réserve naturelle, joli chemin bucolique.

Pour bien terminer ce cheminement sur le Sentier des Huguenots, dimanche matin je suis allée au culte à la Cathédrale St Pierre.

L'après-midi j'ai visité le Musée de la Réforme. Refait à neuf depuis cette année, il est très intéressant, la visite en vaut la peine. Un survol de l'histoire de cet exil, sous différentes formes, avec des parallèles de notre époque. L'exposition temporaire "Déflagrations" qui montre des dessins d'enfants ayant vécu la guerre est bouleversante et remuante. L'exil, la fuite, la délocalisation, tout comme les horreurs de la guerre, se vivent aujourd'hui encore...

Lorsque je marchais en direction de Genève, je me disais que moi j'allais dans la bonne direction, car j'allais rejoindre ma famille et mes ami-es. Alors que les Huguenots qui fuyaient laissaient derrière eux famille et amis, en tous cas une partie, ainsi que leur terre pour aller vers l'inconnu! Comme tous ceux qui fuient de chez eux aujourd'hui, encore et toujours,  pour une raison ou une autre....

A la fin de mon périple l'an passé, j'avais déjà écrit une sorte de feedback sur ce chemin de mémoire (Un sentier de mémoire, quel sens y donner?). Je redirai simplement que c'est un immense privilège que d'avoir un chez-soi, d'être en lien avec sa famille et des amis! Et de vivre un compagnonnage avec Celui qui nous dit être tous les jours avec nous!

De la Savoie à la Haute-Savoie

 On m’a dit que les gens de ces deux régions ne s’apprécient guère… Je ne peux le vérifier puisque je ne fais que passer, et en tous cas j’y suis très bien accueillie d’un côté et d’un autre. On me dit aussi que c’est une région très catholique. C’est peut-être pour ça qu’il n’y a plus aucune trace des Huguenots, même plus sur les panneaux.

Le Lac du Bourget, et Haute-Combe tout au fond

Depuis hier fin après-midi je retrouve le chemin de Compostelle, mais dans l’autre sens que le mien. Hier soir j’ai dormi dans le même gîte que lorsque j’ai fait ce chemin en 2011!! C’est presque jour pour jour, le 18 juillet 2011 que je dormais au gîte l’Edelweiss, à Seyssel, avec déjà Sylvie et Bruno comme gérants! Que de souvenirs!! Ce qui fait qu’aujourd’hui j’ai croisé bien quelques pèlerin-es en marche, l’occasion d’échanger quelques mots avec les uns et les autres. Quel plaisir de se retrouver dans cette ambiance du Chemin! Ce soir je suis au gîte communal de Chaumont, charmant petit village, toutefois j’y suis seule, étonnamment.

L’entrée du gîte communal 

Chaumont vu depuis les ruines du château 

Et demain je devrais passer la frontière suisse!

De la Chartreuse à la Savoie…. et les 1600km accomplis!

C’est aujourd’hui, plus ou moins au pied du Mont Granier que j’ai passé en Savoie…sans m’en rendre compte!

Le Lac Noir au pied du Mont Granier 

C’est hier que j’ai accompli les 1600 km pour lesquels je m’étais engagée l’année passée. Il m’en manquait environ 220 km vu mon problème de genou, et hier soir j’en étais à environ 236 km. C’est lors d’une pause pour admirer encore le massif de Belledonne que je me suis aperçue que j’avais passé la barre des 1600.

Les montagnes enneigées au fond c’est le Massif de Belledonne

Aujourd’hui je suis à Chambéry. A 20h il fait encore 33 degrés! Autant ne pas savoir combien il en fait à midi!! J’ai quitté les hauteurs du Plateau des Petites Roches pour descendre dans la plaine, ce qui fait que la température est inversement proportionnelle!

Vu ces conditions caniculaires, demain je prendrai le bus pour aller jusqu’à Aix-les-Bains. En effet, plusieurs m’ont avertie que cette étape Chambéry - Aix se fait sur une piste cyclable, tout droite, sans aucune ombre, et qui longe une route très fréquentée, je ne veux donc pas sécher en route, ou plutôt me liquéfier! Depuis là je marcherai jusqu’à Chindrieux si tout va bien.

Ce soir, je suis partie à la découverte de Chambéry.

Depuis quelque temps, à part sur les écriteaux, plus de traces des Huguenots…

De l’Isère à la Chartreuse

Ensemble avec Isabelle nous avons traversé une partie de l’Isère jusqu’à Grenoble. Les chemins sont moins escarpés, souvent plus larges et le panorama plus vaste. On se régale tout autant des magnifiques paysages.

le Châtel, dit aussi « le Bonnet de Calvin »

Les petites villes ont aussi leur charme.

le temple de Mens

Dans le jardin du temple 

En chemin, quelques clichés insolites:

Gaffe aux tiques!

Puis nous arrivons à Grenoble avec un temps couvert.

Jeudi fin de matinée Isabelle prend le train pour rentrer en Suisse. Nous allons encore ensemble acheter des chaussures de marche, les miennes étant usées!

Je reste la journée à Grenoble et profite de passer la soirée avec une amie, connue à Estaing où nous étions hospitalières ensemble toutes les deux.

De Grenoble je passe dans la Chartreuse. Je continue donc le chemin en solitaire.... Le transport des bagages et la réservation des hébergements par l’agence, c’est fini aussi et dès la première étape je suis confrontée au gîte complet, sans alternative. Je saute donc cette étape, et pour compenser les km je grimpe le lendemain sur le petit sommet de Pravouta. La vue y est splendide!

la Dent de Crolles 

du côté de St-Pierre-de-Chartreuse

En descendant, je croise un troupeau de moutons qui monte, bien encadré par deux bergers et les chiens, dont un patou qui, celui-là, ne me fait pas peur (réf. à ceux de l’année passée!). Impressionnant de voir passer environ mille têtes sous mes yeux!

Et bien sûr, il fait chaud comme partout, je sue comme tout le monde, mais actuellement, étant sur le Plateau des Petites Roches situé à environ 1000 mètres d’altitude, avec beaucoup de forêts, la température y est un peu plus agréable que dans la plaine. Quant à mon genou, il tient bien le coup, avec une bonne genouillère pour les descentes en particulier. 

Aujourd’hui je dors à La Fruitière, gîte communal de St Bernard le Touvet.

De la Drôme à l’Isère

Mercredi 5 juillet, nouveau départ sur le sentier des Huguenots depuis Die, où je m’étais arrêtée l’année passée vu mon problème de genou. Cette fois je suis avec une amie, Marianne, qui m’avait déjà accompagnée 3 jours sur le chemin en Suisse.

Nous avons marché 4 jours dans la Drôme, par monts et par vaux, à travers forêts, pâturages et montagnes, à se régaler de magnifiques paysages.

 Nous avons le temps d’admirer la faune et la flore, d'autant plus que Marianne en connait tous les noms, que ce soit fleurs, oiseaux, champignons, etc....!

Pommes d’Or

Orchis pyramidal

un cerf-volant 

La 1ère nuit nous avons dormi dans l’Abbaye de Valcroissant, reprise depuis bien des années par une famille d’agriculteurs.

Le 3è jour nous n’avons pas résisté à faire un petit détour par le cirque d’Archiane.

Le 4è jour, au col de Menée, nous avons passé dans l’Isère. Le soir Isabelle nous rejoignait et Marianne nous quittait le lendemain. Cela nous a donné l’occasion de passer une soirée les 3 ensemble.

Aujourd’hui je continue le chemin avec Isabelle pour 4 jours également. Les paysages sont très différents mais tout aussi beaux.

Monestier-du-Percy au fond 

Hier notre hôte nous disait qu’a peu près chaque semaine il accueille des marcheurs sur le sentier des Huguenots. Mais nous-mêmes ne rencontrons ni ne croisons personne!