11/12/2011

Estaing

Comme prévu, mon retour de Santiago (= St-Jacques de Compostelle) s'est fait via l'Hospitalité St-Jacques, à Estaing. Je m'y suis arrêtée un bon mois, ce qui fut parfait pour faire la transition avant mon retour en Suisse. Léonard et Elisabeth, le couple responsable, m'y ont accueillie chaleureusement et avec une grande ouverture.


Jacky, Jean, Léonard, Janine, Georges, Emmanuel et Elisabeth



la chapelle de l'Hospitalité

Beaucoup de gîtes, comme celui d'Estaing, fonctionnent avec des hospitaliers, c'est-à-dire des personnes bénévoles qui accueillent les pèlerins, leur fait à manger et s'occupent du ménage, souvent en team de deux personnes. Pendant mon séjour, j'ai donc pris le rôle d'hospitalière, et ai eu l'occasion d'en côtoyer d'autres. Ce fut un temps hautement formateur pour moi. Bien qu'en novembre il y a beaucoup moins de pèlerins qu'en plein été, chaque accueil avait sa particularité, sa couleur et son intérêt. Comme chaque matin après le départ des pèlerins nous avions une rencontre communautaire, responsables et hospitaliers, pour se partager les tâches de la journée, pour échanger sur l'accueil, et pour partager l'évangile du jour, j'en profitais pour poser mes questions.
Par ex, un pèlerin à qui je montre la boîte qui sert de crousille pour y déposer ce que le pèlerin estime devoir mettre pour sa demi-pension, me dit qu'il n'a plus un sou car il a tout mis ce qui lui restait dans le gîte précédent! Puisque l'Hospitalité St-Jacques fonctionne comme "donativo" = participation libre, je ne peux rien dire de plus. Alors le lendemain, à la réunion communautaire, je profite d'en discuter et dire que ce n'est pas facile d'écouter le pèlerin sans avoir en arrière-fond son argument qui me semble bidon par rapport à tout ce qu'il nous dit avoir fait et vouloir faire encore. "Qu'il ne me dise pas qu'il n'a plus un sou, ce n'est pas possible!" pensais-je constamment. Léonard me dit alors: "C'est vrai que ce genre de situation peut polluer l'accueil, mais mieux vaut se faire rouler une fois qu'abandoner l'esprit du "donativo" que nous voulons vivre ici". Comme cela fait 19 ans que cette Hospitalité fonctionne ainsi, je ne peux que m'incliner devant cette réponse!

Le témoignage de vie de Léonard et Elisabeth, qui avaient 6 enfants lorsqu'ils ont ouvert ce gîte (actuellement il n'y en a plus que deux qui sont à leur charge), m'impressionne et en impressionne d'autres aussi. "Dieu pourvoit " est leur chemin de foi et de confiance quotienne. Quelle leçon de vie et de foi pour moi!

Estaing et ses alentours:


























accueil de mon 1er âne pèlerin!


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