Question que j'ai posée à deux personnes, qui m'ont répondu exactement ce que je pensais: l'un n'empêche pas l'autre! Comme j'ai continué à y penser, voici quelques-unes de mes réflexions, tout à fait personnelles.
Je pense que la première différence est la motivation du départ, de la mise en route. On ne part pas en vacances comme on part en pèlerinage.
Côté météo, en vacances je n'aurais jamais marché 20 ou 30 km sous une pluie battante ou fine, ni sous les canicules. En pèlerinage je ne me pose pas la question: j'enfile les souliers et j'y vais, quelque soit le temps et la température extérieure.
En pèlerinage, je pense que j'ai été (ou au moins essayé d'être) d'autant plus ouverte à tout ce que je pouvais vivre au niveau spirituel et personnel. J'ai parlé des exercices de St-Ignace, qu'évoquaient le livre d'un jésuite parti lui-même en pèlerinage. Mais je n'ai rien fait de systématique, comme on le ferait lors d'une retraite ignacienne. J'ai pris toutes les "leçons" que je pouvais recevoir à n'importe quel moment de n'importe quel jour, que ce soit de St-Ignace, de Ninou, de Serge et de tant d'autres, et du chemin lui-même! Je continue de croire que ce chemin est une excellente école de vie.
J'ai apprécié et profité de ce qui nous était possible de vivre: messe, office, bénédiction des pèlerins. Parfois rejointe par une parole, d'autres fois à n'y rien comprendre, je crois que, consciemment et inconsciemment je me suis nourrie de tout ça. Ce qui m'a manqué parfois était un partage plus en profondeur de la Parole.
J'ai eu l'impression d'avoir souvent la chance de tomber sur la bonne personne au bon moment. Et ça, bien des pèlerins le confirment!
Avec la dimension de la durée de mon pèlerinage, certains principes tombent. Par ex:
en principe je n'aime pas le miel...
en principe je commence ma journée avec un bon petit café...
en principe.....etc..... et on se rend compte que c'est possible autrement!!
Le pèlerinage sur le chemin de St-Jacques est un endroit privilégié pour rencontrer les autres. En montagne, on se croise ou on se dépasse et on se salue. Sur ce chemin, on s'aborde, on fait un bout de chemin ensemble, voire plusieurs jours de compagnonage, on se retrouve le soir. Des rencontres riches, belles, surprenantes, enrichissantes. On y rencontre toutes sortes de gens, de milieux sociaux très différents, de toutes nationalités et de tous âges. Un microcosmos en mouvement.
Il y a aussi quelque chose d'indéfinissable qui nous pousse en avant et vers le même but. J'ai eu parfois envie de m'arrêter un jour quelque part et finalement un élan intérieur me remet en route (à part à St-Jean-Pied-de-Port). D'autres pèlerins font le même constat. C'est quelque chose qui me fascine et que je ne peux vraiment expliquer.
Il y a évidemment tout l'aspect culturel que l'on découvre et qui fait aussi partie du pèlerinage. Quelqu'un a dit: "Bien sûr la foi s'exprime, en chemin, dans les oeuvres culturelles qu'on y trouve. Elles sont complémentaires. Mais nous parlons de la culture du Chemin de Santiago, qui est expression de la foi."
Delphine ajoute:
la vie au quotidien rythmée (par ex. on ne se lève pas à 5h30 en vacances...), même presque rituelle.
Le pèlerinage c'est une communauté, on ne tisse pas les liens la même chose, le contact est naturel.
Une occasion de profiter du moment présent.
Comme on le dit et l'entend souvent sur le chemin: chacun fait son propre chemin. La "fameuse" Thérèse de Miraboux disait: "je n'ai jamais été à Santiago mais moi je fais mon chemin en accueillant les pèlerins!". Et... chacun fait ses propres vacances! C'est certain que des aspects de l'un et de l'autre peuvent se mélanger. Et que d'autres pèlerins diront d'autres choses sur leur pèlerinage, par ex. sur l'aspect d'être sur les pas de St-Jacques. Dans quelque temps j'aurai sans aucun doute moi aussi encore d'autres choses à dire.
Et puis certainement sommes-nous tous d'accord que: toute notre vie est pèlerinage!
Mon pèlerinage à moi, plein de bonheur:
Marcher comme j'aime
Enraciner ma foi
Rencontrer des gens
Contempler des merveilles
Bonsoir Denise!
RépondreSupprimerJe m'appelle Fanny et j'ai 19 ans. J'ai moi aussi le projet de me lancer sur les chemins de Compostelle l'année prochaine! :-) J'aimerais beaucoup vous rencontrer pour échanger à propos du Chemin et j'ai aussi pleins de questions! : ) Si vous avez le temps et l'envie je vous laisse mon adresse e-mail : fyphan@bluewin.ch
Merci beaucoup d'avoir partagé votre cheminement avec nous! J'ai suivi votre aventure presque depuis le début et c'est chaque fois avec plaisir que je vous lisais (et attendais avec impatience le prochain épisode! : ) )
Merci!
Fanny
te voilà arrivée au bout du camino aux confins de la terre ferme. Ce n'est pas une surprise pour ceux qui t'ont croisée : ta force tranquille impressionnait tes "copélerins" !
RépondreSupprimerTu ne sembles pas le savoir mais tu n'es plus la même : tu es allée jusqu'au point ultime, d'un trait en plus, et seule. Ton cheminement continuera sur sa lancée pour t'emmener encore beaucoup plus loin. Laisse venir : tu as maintenant l'expérience et la richesse de ceux qui sont allés au bout de leur rêve.
"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve" disait Antoine de Saint Exupéry...
Denise, voilà ce que je t'écrivais il y a plus de 4 mois avant ton départ. Je crois que ce programme en 8 points, tu l'as bien pratiqué, le premier excepté :
RépondreSupprimer"Denise,
vous savez déjà où l’Esprit va souffler, mais pas quand, ni d’où.
- Allez toujours accompagnée sur le sentier.
- Laissez-vous surprendre par Lui au détour de la route.
- Guettez Ses signes souvent subtiles et parfois paradoxaux.
- Gardez confiance en Sa voie/voix, même quand vous vous croirez courbattue, rendue, perdue.
- Acceptez Son épaule consolante.
- Croyez en Son étoile bienveillante soir et matin.
- Devenez Son témoin traluisant, sans résistance aucune à Sa lumière.
- Cheminez joyeusement dans Sa paix, l’âme au calme.
Pentecôte MMXI,
François Reuteler-Batonnet"
chapo
RépondreSupprimerje kiffe tro 7 meuf
j te kiss
Freddo du Pneufaux
Denise, j'ai beaucoup apprécié ton analyse profonde et spirituelle. Je sais ô combien ce camino m'a apporté en richesse personnelle et communicative, j'étais bien partout pourquoi? parce que je l'ai choisi, parce que moi aussi j'ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes aux bons moments (Cf.Marc-Henry et il le sait bien) le sourire des pélerins m'a donné la force, la solitude m'a apporté l'endurance. Bisou à toi. Anne de Marseille
RépondreSupprimerpas de nouvelles bonnes nouvelles ?
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