30/08/2022

Calw, Neuhengstett et suivants

Vendredi j’arrive à Calw, ville de naissance de Hermann Hesse, et commence par me diriger vers l’office du tourisme. En plein centre ville, cela me permet d’admirer ses magnifiques bâtiments.



Le jeune homme, nouveau dans sa fonction, m’avoue ne rien savoir sur les Huguenots, mais il sait où trouver les dépliants. C’est déjà pas mal. Je continue le chemin vers Neuhengstett, but de mon étape. Alors depuis là je commence à voir pas mal de tabelles d’informations sur le sujet. Même plusieurs petits musées…mais tous ouverts très épisodiquement, par ex. le 1er dimanche de chaque mois!


C’est même la première fois que je vois le logo des Huguenots servir de carte!


C’est une région où ce sont les Vaudois du Piémont qui sont mentionnés la plupart du temps. Neuhengstett est une des premières colonies fondées par 28 familles représentant 130 personnes venant du Piémont. 



Dans ce petit village, ils ont créé un espace-souvenirs de ce passé : quelques pierres tombales ainsi que des éléments qui veulent mener à la réflexion. Une m’a plus particulièrement touchée: « Enracinement, à partir de quand est-on à la maison?…Que signifie patrie? » Je marche au long cours, oui, mais je sais qu’il y aura une fin à ce périple, et je retrouverai ma patrie, mon « chez-moi ». Mais toutes ces personnes, de tous âges qui fuient leur patrie, que ce soit autrefois ou aujourd’hui, savent qu’il y a peu de chance qu’ils puissent retourner de là où ils sont partis…



Le lendemain je fais une petite étape jusqu’à Perouse parce que Francis, une personne qu’on m’a recommandé de contacter, vient me chercher pour passer l’après-midi et soirée chez lui. Il commence par me proposer de faire une lessive à la machine, sachant que c’est ce dont on rêve lorsqu’on marche sur la durée. Proposition vite acceptée bien sûr, quel luxe!
Francis a fait plein de recherches fouillées, tant en Allemagne, qu’en France et en Italie, pour comprendre et documenter le sujet des Huguenots et des Vaudois. Il a écrit et illustré un gros classeur que nous parcourons ensemble. Breton d’origine, il parle français, tant mieux car j’avais déjà de la peine à suivre! Super intéressant tout ça, mais impossible à résumer!
Il me dit bien que finalement les Vaudois, tout comme les Huguenots, ont amené leur savoir-faire dans l’artisanat, l’agriculture, etc. et ont contribué au bon développement de la région.

Musée de Großvillars 

Et aujourd’hui? Quand je dis que je suis sur le Sentier des Huguenots, personne ne sait ce dont il s’agit. Pourtant dans cette région beaucoup de sentiers et de rues ont un nom qui fait référence aux Vaudois, Waldenserweg ou Waldenserstraße par ex. Toutefois il est évident que l’histoire de hier et même d’avant-hier, constitue l’histoire d’aujourd’hui. A Kleinvillars par ex., le village organise tous les deux ans une « Welschefest » pour se souvenir de leurs ancêtres Vaudois. J’ai aussi vu l’annonce d’une conférence qui sera donnée en septembre qui a comme thème « Les combattants vaudois pour la liberté ».

Je garde également cette image de l’église de Simmozheim qui sert pour les catholiques et pour les protestants. A l’intérieur une croix protestante et une autre catholique.


Depuis quelques jours le tracé suit ou surplombe bien assez de routes bruyantes, avec bien assez de goudron! Bon, il y a toujours des bouts du chemin sympas qui compensent. Et Outdooractive me permet de trouver parfois des alternatives plus agréables et sympas, tout en restant dans l’axe du tracé…mais pas sur la trace! Côté météo il y a eu cette fin de semaine deux jours de grisaille avec pluie intermittente, un jour de transition et depuis deux jours c’est le soleil à température idéale!

Mon étape du jour fut Flehingen. Demain je vise Eichelberg.

25/08/2022

Au fil du temps…

Je pensais qu’au fil du temps, après 3-4 semaines de marche, l’entraînement serait là et que peut-être je pourrais imaginer faire 2 ou 3 km de plus par jour. Bien au contraire! Lundi, j’ai traîné les pieds et tiré la langue tout le long des 20 km de l’étape. En plus j’avais mal à la nuque, de quoi me démoraliser. À la fin de cette journée j’en suis arrivée à me dire que peut-être il me fallait m’arrêter un jour. Donc mardi, jour de repos complet. Ce jour là je ne dois même pas avoir fait 1 km de toute la journée! Par contre j’ai fait du stand-by sur le lit. En fait cela faisait quatre semaines que je marchais tous les jours et j’étais totalement épuisée, sans même m’en rendre compte! 

Par chance un tel jour de repos a suffit pour me remettre d’aplomb. Tant mieux mais il faudra que je me veille de m’arrêter régulièrement un jour toutes les 3-4 semaines. En tout cas je ne fais pas plus de kilomètres que la moyenne de 20-22, moi qui espérais monter régulièrement à 25km. S’il m’arrive de faire une pointe plus élevée, le soir en sortant de table j’ai de la peine à me relever! Le temps file et je n’ai plus 20 ans, ni même 54 lorsque j’ai fait Compostelle.

Au fil du temps j’espère quand même bien arriver à Bad Karlshafen. Mais dans combien de semaines ? Histoire à suivre!

Nagold 

Ce qui est vraiment difficile c’est de trouver un logement. En utilisant la liste reçue, soit l’institution a fermé pour les vacances, soit ils ne répondent pas ni aux téléphones ni aux mails, soit ils ne font plus l’accueil, etc… Je continue de faire pas mal d’aller et retour comme expliqué dans une rubrique précédente. Mais il faut quand même bien changer d’endroit régulièrement. Aujourd’hui c’est la première fois que j’ai dû me résoudre à aller dans un hôtel (à part à Die en France), heureusement à prix modeste… mais tout confort! Ça fait du bien aussi! 
Mon étape du jour était Gültlingen. Demain je vais passer par Calw, et on m’a informée qu’il fallait passer par l’office du tourisme car c’est une ville qui a une histoire avec les Huguenots. J’ai donc pris contact avec eux et par chance ils sont ouverts le vendredi et samedi et demain c’est justement vendredi!

Pique-nique et sieste au pied d’un arbre 


21/08/2022

En chemin

Que ce soit en France, en Suisse ou en Allemagne, les chemins sont plutôt agréables, de terre ou de pierres, d’herbe ou de feuilles mortes. Finalement assez peu de goudron, et vallonné à souhait. Moi qui redoutais le trop plat de l’Allemagne, la variété est de mise, du moins pour le moment. Bien sûr, puisque je suis dans la région de la Forêt-Noire, je traverse beaucoup de forêts, denses ou clairsemées. La direction est relativement bien indiquée. Il faut évidemment savoir quelle ville on vise, et les écriteaux nous donnent la direction avec souvent le nombre de kilomètres.













Depuis que je suis en Allemagne, je n’entends plus parler des Huguenots, ni ne vois de tabelles d’informations à ce sujet. Par contre de temps à autre il y a un écriteau concernant le Sentier des Huguenots qui donne l’indication quel est le signe qu’il faut suivre. Au début c’était un losange jaune, ensuite un losange rouge et noir, et depuis trois jours c’est un « N » qu’il faut suivre parce que nous longeons la rivière qui s’appelle Neckar.


Bien rempli d’indications, dont le N.
On retrouve le chemin de Compostelle 











Mais de ce N je me méfie. En effet, le premier jour, après 1 km de bonne guidance pour sortir de la ville de Schwinningen, le N m’indique un chemin qui longe la Neckar qui ressemble plus à un tas de fouillis. Toutefois je me dis que ça ne peut pas durer et que le chemin va bien se faire voir peu après. J’entre donc dans ce tas d’orties et de ronces, en me faisant piquer et griffer au passage, mais aucun chemin à l’horizon. Au contraire, le fouillis devient si dense qu’il en est infranchissable, et je dois me résoudre à retourner d’où je viens, passer un petit pont et prendre la jolie petite route pour cyclistes juste de l’autre côté de la rivière!

Hier c’est un pont cassé qui m’oblige à faire un grand détour, sur du goudron entre autres, et surtout sans plus aucune indication. Et tout ça sous la pluie, tant mieux pour la terre, mais c’est tout pour me déplaire! Dans ces cas là j’apprécie d’autant plus le GPS, que j’utilise quand même assez souvent, pour me situer ou me rediriger.

À nouveau je suis bien consciente que les Huguenots n’avaient pas les moyens d’aujourd’hui pour se situer. D’ailleurs, savaient-ils où ils allaient  ? Connaissaient-t-il leur destination ??

Altoberndorf au loin

L’autre jour, en chemin, je fais une petite babillarde avec un groupe de cyclistes à l’arrêt. Ils me conseillent d’aller voir la très belle ville de Villingen, toute proche. Mon chemin ne passe pas par là, par contre comme je dois prendre le train pour retourner au logement, la gare est justement à Villingen. Je prends alors le temps de faire un petit tour du centre-ville, qui effectivement en vaut le détour.












Je prenais le train pour retourner à Engen, à l’Impulshaus où je logeais à ce moment-là. Le concept de cette Impulshaus est intéressant. Il y a environ une douzaine de jeunes qui y logent et y travaillent, en difficulté d’insertion dans la société civile et encadrés par des professionnels. Il y a eu une fête un soir pour fêter une dizaine de jeunes qui recevaient leur diplôme de fin de ce stage… si j’ai bien compris les explications! En tous cas il y avait une belle ambiance ce soir là.

Aujourd’hui, mon étape du jour était Sulz am Neckar, sous le soleil!

17/08/2022

Passé la frontière!

Lorsque j’ai vu cet écriteau pédestre, j’ai su que j’étais en Allemagne! Rien d’autre ne me l’annonçait.

Donc depuis dimanche après-midi je chemine de ce côté-ci de la frontière. Les paysages changent à nouveau, la langue quelque peu aussi. On ne dit plus « grüezi », mais « Hallo », evtl un « Guten Tag ». Je ne suis pas très loin de la région de la Forêt Noire, dans le département de Bade-Wurtemberg.




Avant mon départ, j’ai rencontré Maud, une amie d’une amie, qui a marché de Berlin à Neuchâtel dont une bonne partie sur le Sentier des Huguenots mais dans le sens inverse du mien. Elle me disait que vu la difficulté de trouver des hébergements sur le chemin, plusieurs fois elle est restée deux ou trois nuits dans le même hébergement en faisant des aller et retour en bus ou un train, pour retrouver l’endroit où elle avait terminé sa marche. Il y a bien une liste d’hébergements à partir du site européen, mais ce n’est pas suffisant pour trouver un logement à chaque étape. 
Eh bien voilà ce conseil déjà appliqué. D’autant plus que la Deutsche Bahn fait cet été une action d’un abonnement général sur les trains et les bus à neuf euros pour tout le mois. Pourvu que ça dure en septembre ! Cela a en plus le grand avantage que le sac est nettement plus léger puisqu’il n’y a à peu près que le pique-nique dedans!

Aujourd’hui je me suis arrêtée à Geisingen, et je loge à Engen.

Engen
Je suis bien consciente que les Huguenots n’avaient pas toutes ces commodités, ni le confort. Avaient-ils même un lieu où reposer la tête chaque soir ? ?

13/08/2022

Regard en arrière plein de reconnaissance!

Avant de passer la frontière vers l’Allemagne, je désire jeter un regard  sur ces 4 semaines passées, dont 3 en Suisse. Je suis alors pleine de reconnaissance. Tout d’abord envers toutes celles et ceux qui m’ont généreusement hébergée chez eux: les ami-es, la famille, les amis des amis, de la famille, des connaissances, etc… Que de générosité et de gentillesses j’ai reçu tout au long du chemin. Merci, merci!

Reconnaissance aussi  à mon accompagnatrice spirituelle, Anne, qui a su m’envoyer les bonnes questions et pistes de réflexions lors de mon problème de genou, pour que je puisse discerner au mieux la décision à prendre à ce moment-là.

Merci à la copine Marianne de m’avoir accompagnée durant 3 jours sur ce chemin.

Merci également à l’équipe des hospitaliers qui se chargent de mes tâches au gîte El Jire.

Bien sûr, un immense merci à tous les donateurs de mes km. Après mon départ je sais qu’il y a eu encore d’autres dons, que je n’ai pas pu remercier car je ne suis pas sur mon ordinateur, mais que sur la tablette!

Merci aussi à toutes celles et ceux qui prient pour moi, qui m’envoient plein de bonnes pensées et d’encouragements. Je me sens bien soutenue. Sans oublier un Merci à Dieu dans son fidèle compagnonage. Je le sais et parfois le sens fidèlement à mes côtés, plus que moi je ne le suis!

Merci encore de votre intérêt à ce blog, ainsi que de vos commentaires. Et tout ça n’est pas encore fini!

Je peux aussi dire merci à mon genou. Il tient bien le coup, ce qui me permet de retrouver mon rythme de croisière, entre 18 et 27 km par jour. Donc je marche toujours, parfois en automate, et ça marche encore! Ouf, ouf!

Si la canicule m’a desservi en France, elle m’est plutôt favorable en Suisse. En effet, j’ai pu me délester entre autre des pantalons et cape de pluie. Le soir la lessive sèche vite et le pique-nique se fait n’importe où car partout c’est sec. Jamais eu besoin de prendre plus d’un litre dans le sac. Bien sûr je sue abondamment, comme tout le monde d’ailleurs.

Mais la terre a soif, les fleuves que j’ai côtoyés aussi. Il y a toujours de l’eau dedans, mais les berges se dénudent de plus en plus.


D’ailleurs, à Ellikon am Rhein, j’aurais dû traverser le Rhin avec un bateau tiré par un câble. Depuis 2 semaines il n’est plus en service par manque de profondeur de l’eau!

Ellikon am Rhein 

Mon hôte de ce soir me raconte plein de choses et anecdotes sur les Huguenots et les Vaudois. Il faut dire qu’elle a été guide pour des groupes intéressés à ce sujet. Elle me raconte que les Huguenots n’ont pu passer par Rheinau à cause du couvent, catholique donc, sur la petite île, car ils n’auraient pas été reçus. Ils ont alors dû faire un détour d’un jour au moins par les hauts des berges du Rhin. On ne parlait pas encore d’œcuménisme à l’époque!

Demain je passe la frontière vers l’Allemagne. L’aventure continue! 972km environ devant moi…bien plus que ceux que j’ai déjà parcouru jusqu’à aujourd’hui! Ouf lààà… Oups, vite reprendre la bonne leçon de Gabrielle Nanchen: penser aux quelques km du jour, et ne pas me laisser noyer par les milles à venir! Alors let’s go!

11/08/2022

Les Huguenots et les Vaudois du Piémont

Pour la faire courte, en général on parle des Huguenots, et même plus court encore, les Hug’. Toutefois il ne faut pas oublier les Vaudois du Piémont, qui sont pareils et différents en même temps. Pareils parce qu’ils ont dû fuir la persécution du Duc de Savoie en 1687 à cause de leur foi protestante, et se sont joints aux Huguenots dans leur fuite suite à la révocation de l’édit de Nantes en 1685.

Différents parce qu’ils sont des disciples de Pierre Valdo (1140-1217) de Lyon, qui veut réformer l’église catholique avant même la Réforme, et sont alors appelés « vaudois ». Donc rien à voir avec les Vaudois du canton de Vaud. Différents aussi parce qu’ils décident de rentrer dans le Piémont 3 ans après parce que Genève n’arrive plus à accueillir tous ces réfugiés. Donc le Sentier des Huguenots veut rappeler l’histoire de tous ces fugitifs, Huguenots et Vaudois, histoire qui malheureusement n’a jamais fini de se répéter.

Hans, qui m’accueille lundi soir chez lui et sa fille, est justement un descendant des Vaudois du Piémont. Le soir précédent c’est une descendante de Huguenots qui m’a accueillie. Son grand-père était pasteur à Dieulefit et Comps, où j’ai passé le 1er jour de mon périple. Hans fait partie de l’association des Huguenots du canton d’Argovie-Zurich-Schaffhouse et connaît très bien l’histoire en général. Le mardi matin il décide de m’accompagner pour le trajet du jour. J’ai la chance alors d’avoir plein de commentaires et d’informations autant sur les Huguenots, les Vaudois comme sur les lieux que nous traversons. Lui aussi me dit que leur association a cherché le tracé du chemin au plus près de ce qu’ils ont pu retrouver dans les documents historiques.

Nous longeons d’abord l’Aar, puis la Reuss, qui toutes les deux se rejoignent après Brugg.

 

Puis c’est la Limatt que nous côtoyons. Hans me raconte que beaucoup de réfugiés sont arrivés à Brugg par la voie maritime de l’Aar. À Brugg, les autorités répartissent les réfugiés entre Bâle et Schaffouse. Quant à ceux qui veulent rejoindre Zürich, comme la Limatt ne coule pas dans le bon sens, ce sont les paysans qui les prennent dans leurs chars à bœufs ou à cheval. Ce qui bien sûr prenait plusieurs jours.

Puis arrivés à Baden, nous prenons un bain de pieds dans l’eau sulfureuse et bouillante de cette ville, avant que Hans ne prenne le train et moi mes quartiers dans l’auberge de jeunesse.


Ce fut une journée passionnante pour moi. Pour en savoir plus sur toute cette histoire, la Fondation Via qui chapeaute les différentes associations cantonales des Huguenots et des Vaudois, donne plus d’informations sur cette histoire. Car moi aussi je l’ai fait courte!

Aujourd’hui je suis à Bülach, avec son magnifique Rathaus et sa grande église réformée.




08/08/2022

1600? 1800? Ou même 1200, qui dit mieux??

Sur différents sites concernant les Huguenots on trouve le plus souvent 1600km pour le tracé de Poët-Laval à Bad Karlshafen. Sur d’autres ils indiquent 1800. Au musée de Poët-Laval j’y ai même vu 1200km sur un vieux document. Qui a raison?? Marc Brunet, un Français qui a fait l’intégrale de ce sentier en 2017 et que j’ai accompagné sur un tronçon en Suisse, me disait qu’il fallait compter plutôt 1800km. Mince alors, me disais-je à l’époque. Mais maintenant je suis plutôt à me dire que cela me déculpabilise alors de prendre tram ou bus pour arriver et sortir des villes. Comme par ex. Berne, ou Aarau,ou prochainement Zürich. Il est vrai que je suis sur les traces des Huguenots, mais que je ne les suis pas à la trace!

Et des traces des Huguenots il y en a bien quelques-unes encore visibles sur ce parcours. Aujourd’hui je suis partie de Aarau et ai passé par la vieille ville où se trouve l’église protestante avec une plaque commémorative.


Puis j’ai passé par Schafisheim, près de Lenzburg, où il y a encore le « Schössli » de la famille  Brutel. Le père Etienne Brutel a fui la France avec ses deux enfants.

Il a pu s’installer à Schafisheim où il a introduit et développé l’industrie des «indiennes », tissus peints imprimés. Plusieurs plaques commémoratives nous donnent des informations intéressantes sur ce passé historique.



 

Aujourd’hui je dors à Möriken-Wildegg, juste après Lenzburg, dans une famille amie de la présidente de l’association Argovie-Zurich-Schaffhouse.

04/08/2022

Dépassé le « Röstigraben »!

Au fil de la marche, les paysages changent, le style des maisons aussi, l’herbe est plus verte, et évidemment la langue est autre. Me voici dans le canton de Berne.












L’autre jour, lors de ma pause pique-nique, j’écoutais le podcast de l’émission Hautes Fréquences, «l’appel de la route » avec Gabrielle Nanchen. En même temps j’essayais de faire le compte de mes km déjà parcourus, …donc ceux qui me restaient…= encore beaucoup! Ce qui m’a fichu le bourdon! Or justement à ce moment là, Gabrielle devait donner sa phrase pour la personne suivante qui marcherait avec la journaliste, elle disait: « au moment d’affronter quelque chose de difficile, ne pense pas à la longueur du chemin que tu dois parcourir, pense pas aux mille km qui te séparent de ton objectif, mais très concrètement pense simplement aux 20, 25 km que tu as décidé de franchir aujourd’hui!! »  Ouah! Quelle super leçon reçue pil poil au bon moment! Merci Gabrielle! Ça m’a bien encouragée.

Un jour après l’autre, tout comme un pas après l’autre. C’était ce qui m’avait impressionnée sur le chemin de Compostelle, c’était d’avoir traversé la France puis l’Espagne en faisant un pas après l’autre, jamais deux à la fois. Leçon valable tout autant pour notre projet El Jire!

Hier j’étais à Berne, logée dans l’auberge de jeunesse, au pied du Palais Fédéral.


Sur le dépliant du Sentier des Huguenots, il est écrit au sujet de Berne: « Protectrice des réfugiés déjà au 16e siècle… Colonie huguenote de 1689 à 1851… » . D’ailleurs pour en savoir plus sur l’histoire et l’héritage des Huguenots, je recommande la lecture du livre de Marie Nora, illustré par Raymond Gruaz. Marie Nora a également écrit une petite brochure sur « Huguenots du Dauphiné et Vaudois du Piémont, histoire d’un exil ». Les coordonnées pour commander ces ouvrages se trouvent sur le site de notre association vaudoise: http://www.via-huguenots-vd.ch/. Je les ai lu avec beaucoup d’intérêt. Malheureusement ma mémoire ne me permet pas d’enrichir mon texte avec des citations de ces ouvrages.

Aujourd’hui je suis à Burgdorf, dans l’auberge de jeunesse située dans le château !

L’entrée de l’auberge de jeunesse