28/09/2022

Bad Karlshafen et ses environs

Cette fois c’est la Weser qui m’a côtoyé à certains contours du chemin ces derniers jours. Ce fleuve fait frontière avec la Hesse au sud et la Basse Saxe au nord. C’est à son bord que Bad Karlshafen a construit son port.

Les villages traversés ces derniers jours ont aussi toute une histoire avec les Huguenots, encore bien présente. En effet, à Carlsdorf comme à Gewissenruh, les maisons de la rue principale ont une plaque commémorative qui informe sur qui a construit cette maison puis qui l’a habitée jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui encore on les désigne comme des « villages français » et leurs habitants des « Français ».


La plupart de ces villages n’ont qu’une église protestante, fondée par les colonies huguenotes. En général elles sont ouvertes la journée. Souvent un panneau d’information nous donne quelques données historiques.





Quant à la ville même de Bad Karlshafen, elle a été fondée par le comte Carl de Hesse-Kassel, d’où le nom de Karlshafen. En effet, après la guerre de 30 ans, le pays était dévasté. Carl de Hesse-Kassel, calviniste lui-même, a fait venir les Huguenots dans cette région pour la repeupler et la re-dynamiser. Ils avaient des métiers de toutes sortes: artisans, tisserands, orfèvres, commerçants, …et aussi beaucoup de paysans. En agriculture ils ont introduit par ex. de nouveaux légumes. Jusqu’à aujourd’hui beaucoup de descendants des Huguenots vivent dans cette ville.

Métier à tisser des gants qui a révolutionné cet art de l’époque!

Ce matin j’ai rencontré Dorothe, membre aussi de l’association allemande, qui travaille au service d’un collectif pour réfugiés à Bad Karlshafen. Elle me disait que cette petite ville est très internationale vu son passé d’accueil de réfugiés de tous pays. Et que l’histoire se répète constamment dans tous ces mouvements de populations obligées à quitter leur pays pour toute sortes de raisons. Les conditions sont toujours pareilles: les personnes arrivent avec à peine une valise dans la main, souvent sans le sou, sans perspectives d’avenir, perturbés, etc… Bref, des drames qui se vivent et se répètent à longueur de siècles et partout. Elle a choisi ce travail car elle-même est descendante de réfugiés et elle veut redonner ce que sa famille a reçu autrefois comme accueil en Allemagne. Voilà bien des lueurs concrètes qui mettent de l’espoir et de la lumière au milieu de ce sombre tableau.


Et moi j’ai la chance et le grand privilège de pouvoir rentrer chez moi, dans ma patrie et retrouver famille et amis… demain jeudi!



2 commentaires:

  1. Anonyme29.9.22

    Bravo Denise ! Tu l'as fait :-)
    Merci pour ce chemin partagé, et bon retour chez nous.
    Bertrand

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  2. Anonyme9.10.22

    Félicitations pour ton témoignage de persévérance, de fidélité et de Grâce reçue !

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