Au fond, quand les souliers font flop-flop, ce n'est pas si terrible que ça. D'ailleurs, j'ai pu constater que je n'ai jamais eu froid. Je pense que c'est comme pour les hommes-grenouilles, ils mettent de l'eau de la mer dans leur combinaison de plongée pour avoir chaud.
Par contre, quand ça flippe dans le coeur, c'est nettement plus désagréable et inconfortable... Avant-hier, mercredi, est-ce la grisaille du ciel et de la ville de Saugues, mon étape du soir, ou...? Quoiqu'il en soit, en fin de journée mon intérieur était aussi couleur grisaille. Avec cette question récurrente depuis avant mon départ: et au retour, que vais-je faire, de quoi vais-je vivre, où vais-je poser mes bagages? Cette dernière question n'est pas la plus difficile à répondre, car ma soeur ainsi que des amies m'ont déjà proposé un gîte... en attendant le mien. Et pour le reste...? Je n'ai toujours pas plus de réponses qu'au départ. Jacques avec qui je marchais ce jour-là me rappelait que je n'en étais qu'au quart du pèlerinage. Mais quand même, j'avais une impression de vertige intérieur...
Par hasard et par chance, pour l'étape du soir je m'arrête dans un centre d'accueil qui propose un office le soir. J'y participe avec plaisir. Sur la feuille de l'office, je vois le Psaume 15 (16), le psaume préféré de ma grand-mère, petit clin d'oeil sympa. J'y lis "Seigneur, de toi dépend mon sort"... Ouf là, merci de me le rappeler juste au bon moment! Je médite sur la foi: ce qui est sûr, c'est que rien n'est sûr avec la foi, c'est irrationnel, sinon ce serait une assurance tous risques. Mais bon, c'est quand même inconfortable parfois...
émoticône de ce soir là:
je préfère le beau temps dehors et dedans...
Par chance et sans hasard, le lendemain le soleil est là. Les 30 km de chemins et sentiers sont absolument magnifiques, je me régale. Cela achève de me remettre le coeur et la tête à l'endroit! De plus, j'ai la chance, une fois de plus, même après 30 km, d'être encore en bonne forme et d'avoir l'énergie pour faire ma petite lessive!
Aujourd'hui, vendredi, il fait à nouveau gris, avec quelques gouttes de pluie. Mais le moral reste au beau.
Je finis de traverser la Lozère, demain j'entre sur le plateau de l'Aubrac.
Denise, quand on est démuni, dépouillé, il ne reste qu'à s'en remettre à la Providence. Chez toi, elle se manifeste entre autres choses par un sain bon sens et j'ai confiance dans le Souffle du vent qui saura bien déposer ta bonne graine dans le terreau où elle pourra germer, croître, fleurir, s'épanouir.
RépondreSupprimerBien avec toi dans l'Esprit.
PS : Belles photos seule sur ton sentier peu battu.
Denise : Gauche - droite - gauche - droite - gauche - droite - tu marches - tu marches - et tu marches . et tu marches encore. Tu avances avec résignation et détermination. Chaque jour le chemin s’allonge derrière toi et devient toujours plus court devant toi. Napoléon a dit :luttons, combattons, persévérons, un jour viendra où nous remporterons la victoire. Ainsi en est-il de ton parcours, parfois il y a des imprévus, mais tu restes ferme dans tes convictions car Celui qui t’accompagne, veille sur toi. Un jour viendra où tu t’écrieras : victoire, alléluia, le but est atteint, mes efforts sont récompensés
RépondreSupprimerChaque jour tu foules des chemins inconnus, que ce soit par la pluie ou par le beau, toujours avec ton fardeau sur le dos, tu continues vers Compostelle, la belle, et d’avance tu te réjouis
de faire sa connaissance. Ton parcours est agrémenté par un paysage bucolique, le chant des oiseaux, un lièvre qui traverse ta route, un renard qui t’observe depuis la lisère d’un bois, ainsi tu n’es jamais seule. En observant la nature, beaucoup de surprises agréables te sont offertes. De plus, tu fais des connaissances merveilleuses. A la fin de ton pèlerinage, tu rentreras avec ton sac plein de bonnes adresses et de souvenirs tous plus beaux les uns que les autres.
Le Seigneur est devant toi, et Il aplanira les chemins montueux. (Esaïe 45, v.2) Harpe
Denise, comme je t'envie de continuer le chemin. De mon côté, j'ai arrêté mon itinérance à Conques la splendide pour reprendre ma vie parisienne et le travail. Jusqu'à la prochaine fois, en avril prochain probablement. Cap sur l'Espagne...
RépondreSupprimerMerci encore pour le couteau rouge (impossible à perdre), suisse (une référence !) et léger (un privilège...) qui m'a aidé à survivre pendant ces 10 jours de Camino (!) et que j'ai surnommé Subaru (comprenne qui pourra). Il restera désormais à demeure dans mon sac et m'accompagnera jusqu'à Finisterre, c'est promis.
Je continuerai à suivre ton évolution pas à pas sur ce blog et ne doute pas un instant que le chemin te mènera au delà des montagnes et des chemins jusqu'à Santiago, puis Finisterre, vers une nouvelle vie plus essentielle encore.
Ultreia !
Jacques (de Compostelle)
jacques.bousquet@pocketprod.com