15/09/2011

De la nuit au jour

Les dortoirs commencent à prendre vie dès 5h30. En fait, la vie n'a guère cessé pendant la nuit, entre les personnes qui vont aux toilettes, celles qui se retournent sans cesse dans leur couchette qui grince, sans oublier les nombreux ronfleurs! La lumière non plus ne s'éteint jamais vraiment car il y a toujours la petite lampe verte de sortie de secours qui éclaire plus ou moins. J'ai la chance d'avoir des boules quiès efficaces ainsi qu'un "loup" comme masque sur les yeux, ce qui fait que je dors généralement pas trop mal. Une fois, vu l'exiguïté du dortoir de 5 personnes et la chaleur étouffante dedans, Sophie, Delphine et moi avons transbahuté nos matelas sur la terrasse. Nuit magnifique sous les étoiles, la lune pleine et l'air frais!



Dès 6h, voire avant,des pèlerins s'en vont déjà, sac sur le dos, lampe frontale allumée. La masse de départ se fait entre 6h30 et 7h30, puis ça continue jusqu'à 8h. En général dès 8h on doit laisser la place à la danse des balais, qui ont de quoi faire après notre passage. Ce qui donne, sur le chemin, une file de pèlerins qui s'effiloche petit à petit (j'ai perdu les rares photos de file de pèlerins!). L'après-midi, nous ne sommes plus très nombreux sous le soleil, la plupart des pèlerins arrivent entre 12h et 14h au gîte.



le coucher de lune...


... et le lever du soleil

des quairns sur le bord du chemin

J'ai la chance de parler plusieurs langues, ce qui facilite la communication, tant avec les pèlerins qu'avec les autochtones. Mais ce qui me fait faire aussi des sacrés mélanges! Il m'arrive de commencer une phrase en allemand et la finir en anglais. Quant à l'espagnol, malheureusement je ne le sais pas mais j'essaie de me débrouiller avec mon portugais et mon italien. Je commence à m'adapter à l'accentuation espagnole d'ici, fort différente de celle des Mexicains que j'avais eu côtoyé en Suisse. Je comprends pas mal l'écrit, je commence à comprendre leur oral, et j'essaie de me faire comprendre en mélangeant portugais et italien, sans oublier l'utilisation de la langue universelle des gestes!

C'est le temps de cueillir et marauder des figues et du raisin, après les framboises et les mûres. On voit aussi amendiers et oliviers.

amendes
nous sommes dans le Rioja!

et sans oublier le temps des courges!


J'ai oublié (sur le blog seulement!) de passer par le col de la Sierra del Perdon, en voici un aperçu. Il s'agit d'une sculpture métallique en haut du col, montrant un groupe de pèlerins en route, avec un groupe d'éoliennes au fond. Etrange et sympa!



1 commentaire:

  1. Denise, les Romains comptaient les distances en milles, càd en milliers de pas doubles, soit env. 1.5 km pour 1 mille romain. Tu as sûrement croisé sur ton chemin d'anciennes bornes milliaires avec un nombre en chiffres romains qui indiquent une distance jusqu'à la prochaine ville étape. Entre Burgos et Santiago, il y a 400 km, soit env. 267 milles, exprimés en chiffres de l'époque, cela donne CCLXVII.

    Combien ton podomètre a-t-il déjà compté de tes pas ? De Genova (Genève) à Sanctus Iacobus (St-Jacques), un légionnaire eut accompli env. 1'333'333 enjambées, le double en pas simples, soit plus de 2.6 millions. Je suppose, toi au moins autant, dont combien de faux pas ? Un seul ! Mais quel pas ! Un pas qui te met à l'arrêt. J'espère que le remise en jambe se passera sans douleur et que la pause t'aura fait du bien. Le corps a sa façon à lui de s'exprimer. Peut-être souhaitait-il souffler un peu ?

    Bien à toi dans l'Esprit

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