Voilà une expression plusieurs fois entendue sur le chemin. Effectivement, je continue d'être impressionnée que, avec un pas après l'autre, et jamais deux à la fois, on traverse la France, et bientôt l'Espagne! Je n'ai pas fini de creuser le sujet. Après 30 km je suis encore capable de monter les escaliers 2 à 2, de courir chercher ma lessive, bref, incorrigible! Il y a environ une semaine, je rencontre Valérie, qui occupe le lit à côté du mien. Le matin, elle part avant moi et je la rattrappe. On cause un moment ensemble. Elle pense faire une trentaine de km, et comme elle a un peu mal au genou, elle y va gentiment. Tellement gentiment que je n'arrive pas à la suivre, ou plutôt à l'accompagner. Je la laisse donc et me dis que, la pauvre, elle a bien de l'espoir! Je ne la revois pas. Trois jours plus tard, à La Romieu, à 6h30, je sors en pyjama chercher ma lessive pour m'habiller, et qui vois-je? Valérie, déjà prête au départ et qui s'en va de son pas tranquille, mais sûr!! Rien ne sert de courir.... etc... Le jour précédent, Delphine me disait que le chemin, c'est une école d'humilité...!! L'école du chemin n'a pas d'horaire, les leçons commencent de bonne heure!!
Je pense que l'éloge de la lenteur, ce doit aussi être pour le chemin intérieur. Des choses se passent, gentiment mais certainement aussi sûrement. Il y a 3 jours, un pèlerin raconte à table qu'il en a croisé un autre qui rentrait chez lui à pied, tout heureux parce qu'il avait trouvé la réponse à 180 km de St-Jacques. Du coup il a rebroussé chemin sans même aller jusqu'à St-Jacques. J'ai lu et entendu que d'autres trouvent leur(s) réponse(s) sur le chemin du retour, ou même après leur retour... Alors pourquoi m'inquiéter? J'ai encore le temps de trouver les miennes, "no souci" selon l'expression actuelle!!
D'ailleurs sur le chemin, j'en ai la confirmation:
L'Alchimiste est un gars qui parsème le chemin d'ardoises avec des maximes de Paolo Coelho, c'est sympa. Il a ouvert un gîte du même nom à Navarrenx. Je pensais m'arrêter chez lui, mais ayant perdu mes lunettes en route avant-hier, cela m'a fait faire 10km de supp' pour les retrouver. Avec succès donc sans regret. Par contre du coup j'ai changé mon vague programme et ai fait d'autres étapes. Je n'ai donc pas eu la chance de rencontrer l'Alchimiste. Dommage, car il parait que c'est une figure aussi mythique que Thérèse.
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l'arbre à pèlerins |
Aujourd'hui je suis de passage justement à Navarrenx. En attendant que mes souliers se fassent recoudre le dessus (j'avais fait refaire la semelle avant de partir, mais maintenant c'est le dessus qui lâche), j'ai trouvé un cyber-café à prix abordable, j'en profite.
Ce soir je dors à Aroue. Les Pyrénées se font plus proches et plus hautes, je devrais les fouler dans deux jours si tout va bien. André, qui a déjà fait au moins 8 fois le chemin, conseille de ne pas passer par le col de Somport, qui fait 1200m. de dénivelé, mais de prendre le chemin historique qui n'en fait que 200m, et est moins long. Un peu déçue car je me réjouis de me retrouver en montagnes. Mais je reconnais que les montées, avec mon sac sur le dos, c'est un peu moins folichon que sans sac! Bon, j'ai encore deux jours pour faire mon choix et étudier la météo.
Chère Denise,
RépondreSupprimerMerci pour tes récits, que j'essaie de suivre le plus régulièrement possible. C'est un plaisir de te lire. Et je souris toujours à la mention de tes chaussures... heureusement que tu les as ! ;-)
Ton nom est souvent mentionné à DM, on se dit les uns les autres ce qu'on a lu, où tu en es, tes dernières aventures.
Je suis heureuse pour toi de voir que tu fais ton bonhomme de chemin. Je te souhaite que les 1000 km à venir soient aussi riches que les 1000 déjà parcourus !
Bonne suite.
Amitiés,
Valérie
Et moi aussi je te lis et je te suis avec un peu d'envie et beaucoup d'intérêt et de plaisir.
RépondreSupprimerA la grâce de Dieu et en avant, route!
Amitiés Sylvie, cousine de Laurence
Denise, tu fais, selon moi, un marchethon pour les invalides atteints de sédentarité que nous sommes tous. Chacun de tss billets, chacun de tes pas même, nous apporte un bon bol d'air de la vaste terre, un peu de liberté regagnée sur le train-train de chaque jour.
RépondreSupprimerContinue ta démarche de manger le monde à l'aide de tes petits compas et de nous faire profiter de ton festin quotidien, en nous accueillant en invités privilégiés à ta vaste table d'hôtes.
“De noche iremos, de noche que para encontrar la fuente, solo la sed nos a lumbra, solo la sed nos a lumbra”
RépondreSupprimer"De nuit nous irons dans l’ombre, car pour découvrir la source, seule la soif nous éclaire, seule la soif nous éclaire"
Bien chère Denise, quel plaisir j'ai eu d'entendre ta voix enchantée malgré la circonstance du claquage au mollet... Je suis certaine que tu es entre de bonnes mains. Que le Seigneur t'accompagne sur ce chemin de la lenteur, que tu connais déjà, grâce à ta cheville! Comme "médicament-confiance" je chante une fois en espagnol, une fois en français dans ma voiture sur le chemin du travail. Tu vois, même au ralenti, tu fais marcher les sédentaires ! MERCI ! Sois bénie, chère Amie. Affectueusement, Gen