A St-Jean Pied de Port, Delphine me rejoint, c'est drôlement sympa. C'est donc ensemble que nous partons ce matin pour la "grande traversée". Ciel plus ou moins dégagé et plein de pèlerins qui prennent le même chemin. Celui du col, car mon hésitation du début a vite passé lorsque j'ai appris que la variante par la vallée, avec moins de dénivellé, longeait en fait une route bien fréquentée.
20 km de montée, 5 km de plat et 2 km de descente sur Ronceveau. Le départ est assez rude et pentu. Du goudron aussi pour un bon bout de temps puis enfin un joli chemin. Malheureusement, le brouillard s'en mêle, avec une fine pluie. Je trouve impressionnant de voir tous ces pèlerins sur le même chemin avec la même motivation sous la même pluie.
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| ça roule... tout seul! |
A mi-parcours, une caravane avec un avant toit. Yann nous accueille avec un sourire et deux yeux en pépite de soleil. Il est là pour nous, pèlerins, lui qui l'a été il y a 10 ans, pour nous servir café, thé, ou jus d'orange. En vente des ballisto pour les petites fringales. Vraiment sympa et grandement apprécié. Il vient 6 jours sur 7, pendant la saison d'affluence des pèlerins. Il fait la statistique de tous ceux qui passent et de leur pays d'origine. Il se les gèle aussi, mais
"quand on aime on ne compte pas". Cette expression je l'ai déjà entendue à d'autres occasions, mais là elle me touche particulièrement. Merci Yann, de mettre un peu de soleil dans le brouillard du jour!
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| les coches ce sont les pèlerins du jour |
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| les pays sont les pèlerins de la saison |
On passe la frontière sans s'en apercevoir! Nous voici donc en Espagne! Dans la descente sur Roncevaux, le brouillard se lève et nous permet de voir la grande Abbaye qui va accueillir la centaine de pèlerins que nous sommes. Rien à voir avec les gîtes que nous avons côtoyés, ça fait plutôt style caserne. N'empêche, on est très content-es d'avoir un lit. Sans couverture, et vive le sac de couchage!
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| l'Abbaye de Roncevaux au fond |
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| les dortoirs |
PS: j'apprends que nous sommes 367 pèlerins ce soir, répartis dans 3 bâtiments!
Denise, voici un grand pas de "camber" sans cor (de Roland), ni cri (des Vascons) !
RépondreSupprimerLe pèlerin est vraiment une bizarre particule libre qui tend vers le même point, sans suivre la même trajectoire. Tantôt il est solitaire, tantôt en couple, tantôt en groupe, les amas se faisant et se défaisant en fonction des vitesses relatives de leurs membres et de leurs points stationnaires successifs et respectifs. Les pèlerins sont-ils mus par la même force ? En tout cas, ils n'ont pas les mêmes conditions initiales. Mais leur mouvement - bien que d'apparence aléatoire - obéirait aux mêmes lois physiques, voire métaphysiques ;-)
Bien à toi dans Son Esprit