J'ai besoin d'accuser le coup, je m'arrête donc un jour à St-Jean Pied de Port. Il parait que c'est normal, bien des pèlerins ressentent ce besoin psychologique (et en plus physique pour certains) devant cette "barrière". Par chance je peux rester dans le sympathique gîte où je suis, et l'ancienne ville est belle.
la porte de la vieille ville de St-Jean Pied de Port |
l'équipe avec qui je suis qui entre à St-Jean Pied de Port |
on dit adieu à certains |
A St-Jean Pied de Port, le 70% des pèlerins soit interrompent leur périple soit le reprennent depuis là. Les nationalités se multiplient. Hier soir, sur 18 pèlerins à table, nous n'étions que 4 à parler français. On commence à voir des yeux bridés, et ce matin j'ai parlé italien. Mais toujours aucun Noir! J'en ai croisé un seul et unique depuis mon départ de Genève. Il était cantonnier et travaillait sur la route. On a causé un coup, et il me demande où je vais. "c'est où Santiago?" A l'autre bout de l'Espagne. "Vous allez prendre le train, ou l'avion?" Non je vais à pied. Je le vois encore s'esclaffer de rire, ce que j'ai interprété "elle est complètement fada, la fille!". Il y a beaucoup d'Australiens, de Canadiens, d'Allemands, Hollandais, etc... Et plein d'Espagnols qui commencent le chemin depuis ici.
Encore ces jours passés:
Mercredi soir je loge à l'Abbaye de Sauvelade, un coin super tranquille. Arrivent une quinzaine de jeunes avec leur quad et moto. Un chambard pas possible. Ils viennent souper à l'auberge, qui fait gîte. Ils parquent... devant la fenêtre de ma chambre! A leur heure d'apéro, je me permets de les aborder - avec un préjugé favorable! - pour leur demander si, lorsqu'ils partiront, ils ne fassent qu'une fois vroum à la place de 3 ou 4 fois. Ils acquiècent. Je leur demande qui ils sont et ce qu'ils font: ils ont 19 ans, sont en vacances et ils pêchent dans la rivière d'à côté, certains d'entre eux pêchent même en mer. Un me tend son filet avec un "gros" poisson dedans. "C'est une perche. Non elle est pas grosse, on en a pêché des bien plus grosses. Vous la voulez pour votre dîner de demain?" Je réponds que, dans mon sac à dos, ça va pas être idéal pour le transport. "Mais on vous donne les glaçons avec!" Délicieuse jeunesse! J'ai si bien dormi que je ne les ai pas entendu partir! Le lendemain, en mangeant mon pain/fromage habituel, j'ai une pensée pour eux: si j'étais Robine des Bois, je me serais faite une bonne grillade! Et sur le chemin, peu après, un message pour eux:
Vendredi matin, petit déjeuner chez Marie-Paule et Marcel à Ardoue. Marcel nous explique comment se passe la chasse aux palombes, puis nous parle de l'origine de langue basque, qui ne ressemble en rien à nos langues européennes. Confirmation ce matin à la messe en basque, il n'y a vraiment aucun mot qu'on pourrait deviner. Mais ça sonne bien, et l'assemblée chante du plus profond du coeur et des gorges.
Marie-Paule et Marcel |
la stèle de Gibraltar, où convergent les 3 chemins de Compostelle |
Demain, je passe donc les Pyrénées, la frontière et avanti pour la suite!!
Chère Denise,
RépondreSupprimermagnifique, te voilà aux portes de l'Espagne!
Tu es sage et profite de chaque instant.
Tu nous bénis en nous faisons marcher avec toi, c'est pour moi plein de souvenirs!
Buon Camino!
Isabelle
Denise, Pascal a écrit dans ses Pensées : «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà.» À St-Jean te voilà à pied de port, càd de col pour franchir la célèbre chaîne et confirmer - ou infirmer - le grand penseur.
RépondreSupprimerPour ce faire, il faut passer par Roncevaux où Roland il y a plus de 1200 ans a poussé sa fameuse chanson. Espérons que l'endroit soit plus calme et ses habitants moins farouches qu'à l'époque ;-)
Dans moins de 800km tu seras à St-Jacques, si j'en crois ta carte de St-Sauveur la Rue, reproduite sur ton blogue.
Bien avec toi dans l'Esprit pour cette dernière ligne "droite".